Le baclofène est un décontractant
musculaire qui était jusqu’alors utilisé pour traiter les raideurs de la
sclérose en plaque. Son supposé rôle de traitement contre l’alcoolo-dépendance a
été découvert en 2008 par un cardiologue qui est devenu alcoolique : le
docteur Olivier Ameisen. L’histoire veut que ce dernier a pu guérir de son
addiction grâce au baclofène (cf. son livre : « Le dernier verre »).
Depuis cette date, certains
médecins utilisent de façon détournée ce médicament dans la lutte contre la
dépendance alcoolique. En effet, il faut rappeler que le baclofène n’a toujours
pas d’AMM* en France.
Pour démontrer la supposée
portée épidémiologique de ce traitement, le professeur Michel Reynaud (hôpital
Paul Brousse à Villejuif) dirigera un essai clinique : "Alpadir" dont le but
sera de fixer un cadre légal sur l’utilisation du baclofène (notamment trouver
la dose-effet adaptée).
Cette nouvelle étude, qui
sera menée dans toute la France sur un échantillon de 300 personnes
volontaires, fait suite à une publication du professeur Philippe Jaury
(Université Paris Descartes) qui avait confirmé en mars dernier, l’impact positif
du baclofène sur l’abstinence alcoolique.
L’essai clinique mené par
Michel Reynaud fonctionnera en double aveugle, c’est-à-dire en confrontant 160
patients traités avec le médicament et 160 patients traités avec un placebo. Ni
les patients, ni les docteurs ne sachant quelle molécule sera utilisée.
Cette étude cherchera
également à tester la tolérance du médicament chez les patients, ainsi qu’à
déterminer les éventuels effets secondaires induits par le traitement.
Ce sera la firme
pharmaceutique française Ethypharm qui sera le promoteur de cette étude. Elle fera la demande d’AMM* du baclofène si les résultats attendus « courant 2014 » sont corrects.
Pour conclure, rappelons
que l’alcoolo-dépendance est un problème grave de santé publique dans le pays,
en effet la France comptant 1,5 millions de personnes dépendantes à l'alcool et 3,5
millions de personnes dont la consommation est excessive.
* AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
Sources : - Dépêche de l'AFP, 14 novembre 2012 : article complet
- Site du JIM, 15 novembre 2012 : article complet
Un essai clinique pour réduire le nombre d'alcoolique en France me parait une très bonne idée. Espérons que le traitement se révèle efficace car de nos jours les jeunes commencent à boire de plus en plus jeunes. Il va donc falloir agir car l'alcool devient un problème de santé publique majeur.
RépondreSupprimerMais le corps ne devient-il pas dépendant au baclofène? On troc une dépendance par une autre...
RépondreSupprimerOn peut se poser la question effectivement... Cela peut aider, au moins au début, à casser le cercle vicieux de la dépendance à l'alcool... Effet à suivre si le baclofène est autorisé!
RépondreSupprimerEt oui! Ici nous avons à faire à un problème de santé publique majeur, qui touche non seulement les jeunes, mais tous les types de population!